production viticole 2016

Une production viticole 2016 en nette baisse par rapport à 2015

Selon les estimations au 1er octobre 2016, la production viticole s’établirait en 2016 à 42,2 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 12 % à celui de 2015 et de 9 % à la moyenne des cinq dernières années. Le gel de printemps qui a touché certains bassins viticoles (Champagne, Bourgogne et Val de Loire), les dégâts consécutifs à la grêle (Charente, Bourgogne-Beaujolais et Languedoc-Roussillon) ou au mildiou (Champagne et Val de Loire) et la persistance de la sécheresse sur le pourtour méditerranéen pèsent sur la production, dont le niveau est révisé à la baisse par rapport à l’estimation d’août.

La persistance de la sécheresse réduit encore la production estimée

Selon les estimations établies au 1er octobre, la production viticole s’élèverait en 2016 à 42,2 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 12 % à celui de 2015 et de 9 % à la moyenne des 5 dernières années. Il s’agirait de l’une des plus faibles productions depuis 30 ans. Toutes les catégories de vins seraient touchées par cette baisse, et plus particulièrement les vins pour eaux-de-vie (- 22 % sur un an) et les autres vins (- 23 %).

La baisse sur un an de la production viticole estimée est principalement la conséquence du gel de printemps qui a touché certains bassins viticoles (Champagne, Bourgogne et Val de Loire) et de la sécheresse en zone méditerranéenne. Des dégâts liés à la grêle en Charente, Bourgogne-Beaujolais et Languedoc- Roussillon ont amoindri aussi le potentiel de production. Des dégâts de mildiou ont accentué, dans certaines régions, la baisse de la production (Val de Loire et Champagne).

Après un début d’été pluvieux dans la plupart des régions, à l’exception du pourtour méditerranéen, le reste de l’été a connu un temps très sec et une canicule début septembre qui ont bloqué la maturation des raisins. La sécheresse dans les vignobles méditerranéens s’est aggravée depuis la dernière prévision au 22 août. Les précipitations de mi-septembre ont été bénéfiques aux vignobles des régions dont les vendanges n’avaient pas débuté, en gommant le stress hydrique et en permettant la poursuite de la véraison. Cependant, elles sont arrivées tardivement dans les vignobles du Midi, alors que les vendanges étaient déjà bien avancées. De ce fait, la production des bassins des vignobles méditerranéens est encore revue à la baisse depuis la dernière prévision.

Dans de nombreux vignobles, la baisse de la production viticole s’accompagne d’une grande hétérogénéité de la production selon les parcelles ou les cépages.

Les premières vendanges se sont déroulées dans des conditions sanitaires relativement bien préservées, à l’exception des régions du littoral de la façade Atlantique (Charente et Val de Loire), où des foyers de pourriture ont commencé à se développer.

Récolte estimée à 42.2 millions d’hectolitres au 1er octobre 2016

estimation recolte 2016

Récolte 2016 prévue à un niveau proche de celle de 2013

evolution production vin

Etat sanitaire préservé dans la majorité des régions

En Champagne, les vendanges ont commencé fin septembre. Le mildiou aurait entraîné des pertes de l’ordre de 15 %. Le vignoble a été touché par plusieurs jours de gel au printemps et la production a été détruite sur 4 600 ha. La production de l’année est prévue en nette baisse (- 32 %).

En Bourgogne et Beaujolais, les vendanges commencent vers le 20 septembre. En Beaujolais, la production est attendue supérieure à la moyenne 2011-2015. Un gel a atteint le vignoble de Bourgogne fin avril à des degrés divers sur 10 000 ha (surtout Côtes de Beaune et vignobles de la côte châlonnaise et des secteurs de l’Yonne). Plusieurs épisodes de grêle ont occasionné des dégâts importants en mai. La production est prévue en retrait sur un an (- 20 %).

En Alsace, le mildiou est maîtrisé. Les Pinots sont chargées en raisins. La production est estimée supérieure à la petite récolte de l’an dernier (+ 18 %).

En Savoie et dans le Jura, les dernières précipitations ont permis aux raisins de se développer. La récolte est revue en hausse dans le Jura depuis la dernière prévision.

Dans le Val de Loire, les vendanges ont commencé mi-septembre, avec une semaine de retard. Les précipitations de septembre ont permis de compenser le stress hydrique. La production est très hétérogène. Le Botrytis commence à apparaître. Le vignoble a été aussi touché par le gel fin avril (10 à 50 % de pertes selon les secteurs). La production viticole est prévue en net repli sur un an (- 35 %).

Dans les Charentes, un épisode de grêle supplémentaire a touché en septembre le département de la Charente. Le développement important de foyers de Botrytis conduit parfois à
avancer la récolte à la fin septembre au lieu d’octobre. La production est très hétérogène. Elle est révisée à la baisse depuis la dernière prévision. Elle devrait être inférieure de 22 % à celle de l’année précédente.

Dans le Bordelais, les précipitations de la miseptembre ont été bénéfiques au vignoble après la canicule de début septembre. L’état sanitaire est pour l’heure préservé. La véraison est hétérogène. Les vendanges ont commencé par les blancs. Dans le reste du Sud-Ouest, les précipitations de septembre contribuent au maintien du niveau de production, après l’aggravation de la sécheresse fin août. Ces pluies ont aussi permis le déblocage de la véraison.

En Languedoc-Roussillon, alors que la deuxième partie des vendanges est bien entamée, la baisse de la production sur un an se confirme (- 11 %). La situation du bassin est toutefois très contrastée. La production se maintient dans l’Est de l’Hérault, le Gard et l’Ouest Audois. Partout ailleurs, la production est estimée en nette baisse sur un an, conséquence de la persistance de la sécheresse, notamment dans le Roussillon. L’état sanitaire reste favorable.

Dans le Sud-Est, les vendanges se déroulent dans un état sanitaire préservé. L’aggravation de la sécheresse depuis le 22 juillet conduit à réviser à la baisse la production viticole du bassin depuis la dernière prévision (notamment Bouches-du-Rhône). Les précipitations faibles de septembre et arrivées trop tardivement, n’ont pas compensé les déficits en volume initiaux. La production du bassin, très hétérogène selon les cépages et les parcelles, est en repli de 3 % sur un an.

En Corse, la récolte est presque achevée. Avec l’aggravation de la sécheresse jusqu’aux vendanges, la production serait inférieure de 6 % à celle de 2015.

Production estimée en baisse sur un an dans la majorité des bassins viticoles

estimation recolte 2016

Source : www.agreste.agriculture.gouv.fr (rubrique Conjoncture)- Publié en octobre 2016