Vinexpo

Vinexpo Hong Kong: indispensable vitrine

La Grand-messe annuelle des professionnels des vins et spiritueux se tient cette année à Hong Kong, porte d’entrée des marchés asiatiques. Vinexpo s’est ouvert mardi à Hong Kong dans un regain d’optimisme face aux signaux de reprise du marché chinois.

 

Vinexpo poussé par la reprise du marché chinois

vinexpo hongkong degustation

Environ 1.300 exposants et 195.000 bouteilles à déboucher sur trois jours: Vinexpo s’est ouvert mardi à Hong Kong dans un regain d’optimisme face aux signaux de reprise du marché chinois.

Cette Grand-messe annuelle des professionnels des vins et spiritueux se tient en alternance à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, et dans l’ex-colonie britannique.

Lors de la dernière édition hongkongaise, les acteurs de la filière s’inquiétaient du recul de la consommation et des importations du premier marché asiatique, conséquence notamment d’une campagne d’austérité des autorités chinoises et de mesures anti-corruption pour restreindre la pratique consistant à offrir vins et alcools haut de gamme.

Après une progression fulgurante jusqu’en 2012, le marché chinois s’était subitement ralenti. Et les exportateurs étrangers avaient trinqué.

« On revient à Hong Kong avec beaucoup plus de confiance parce qu’en 2014, on avait beaucoup d’incertitude par rapport à la politique d’austérité décidée par le gouvernement et à une situation économique qui n’était pas excellente », explique à l’AFP le directeur général de Vinexpo, Guillaume Deglise. Mais le marché chinois, dit-il, « commence à mûrir ».

Illustration de cette reprise, les réexportations hongkongaises vers la Chine, ont progressé en valeur de 171,6% en 2015, après avoir reculé de 17,4% en 2013, selon le Conseil hongkongais pour le développement du commerce (HKTDC).

Les Chinois ne recherchent plus uniquement les produits de luxe, mais regardent toutes les gammes de prix, selon Guillaume Deglise.

« Le marché chinois est toujours en croissance, mais celle-ci n’est plus aussi forte, et les consommateurs chinois ne veulent plus dépenser à outrance », explique l’experte sud-coréenne basée à Hong Kong Jeannie Cho Lee, qui parle d’une « bulle en 2010 et 2011 ».
« Inconcevable d’être absent »

« Si les prix sont montés si haut, ce n’est pas parce que la demande des consommateurs était si forte », poursuit celle qui fut en 2008 la première Asiatique désignée « Master of Wine », distinction britannique de référence dans le monde du vin.

« C’est parce que les importateurs étaient exagérément optimistes. »

Aujourd’hui, « Hong Kong est plus que jamais la porte d’entrée sur les marchés asiatiques, et pas uniquement chinois », souligne Guillaume Deglise. Vinexpo offre aux producteurs et négociants une occasion précieuse de rencontrer leurs clients, les distributeurs, importateurs, détaillants et sommeliers.

« C’est une vitrine. Il serait inconcevable d’être absent », juge Patrick Bouey, PDG de Maison Bouey.

Cette société familiale de négoce basée à Ambarès, dans le sud-ouest de la France, fait aujourd’hui 75% de son chiffre d’affaires à l’étranger. Ses exportations vers la Chine, son premier marché étranger, continuent de progresser chaque année de 20%.

« Les clients chinois ont besoin d’être rassurés. Notre dimension familiale est un gage, et notre présence continue ici en est un autre », indique-t-il sur son stand.

Fermées au grand public, les allées du salon devraient être foulées par 17.000 visiteurs sur trois jours, provenant pour moitié, selon des estimations se basant sur les pré-inscriptions, de Chine et Hong Kong.

Au total, 195.000 bouteilles seront débouchées, selon les organisateurs.

Une trentaine de pays producteurs participent à Vinexpo, où la France, avec 39% de la surface de stand, est de loin la mieux représentée.

Pour autant, cette année, la production italienne sera à l’honneur.

« L’organisateur est français, mais le salon est international« , rappelle Guillaume Deglise. « L’Italie est le premier exportateur au monde, mais seulement le cinquième en Asie. C’est notre responsabilité de lui donner un coup de main. »

Vins français, italiens, grecs, portugais américains, chinois… Pendant trois jours, des dizaines de dégustations vont s’enchaîner en marge du salon, dont un test à l’aveugle en présence du Suédois Jon Arvid Rosengren, 31 ans, consacré en avril à Mendoza (Argentine) Meilleur Sommelier du Monde 2016.

Divers séminaires expliqueront par ailleurs la meilleure façon d’investir dans un vignoble français, donneront les clés du commerce du vin en ligne et présenteront les régions viticoles chinoises.

 

Source: www.challenges.fr – Publié le 24 mai 2016 (AFP)